C’était un 29 ou 30 Décembre. Nous avions rendez-vous en famille dans un restaurant du centre ville d’Amiens. Là, le patron viens nous saluer parce qu’il m’a reconnu. A cette époque, j’animais une quotidienne tous les soirs à 18h40 à la télévision. Grande fierté de mes parents évidemment.
Pour tout jeune journaliste de télévision, l’exercice du plateau est un peu le graal de la profession. Mon premier rédacteur en chef me faisait sentir que je n’étais pas prêt. Le second m’a dit textuellement : « tu fais toujours la gueule, je vais pas te mettre en plateau ! ».
Alors je l’ai pris au mot. A cette époque, nous recevions des mails nous avertissant quand des places de formations étaient disponibles dans les stages internes à l’université France télévisions. Je me suis donc inscrit dans une formation d’apprentissage de la présentation. Je suis revenu avec une cassette que j’ai présentée à l’encadrement. Et là, réflexion du red chef un peu étonné : « C’est marrant, quand tu es devant une caméra, tu t’ouvres ! ».
Il m’a donc confié la présentation de l’émission de Voix Publique, une émission interactive avec les télespectateurs qui posaient des questions sur un thème donné à un expert qui se trouvait avec moi en plateau.
Il ne reste quasiment aucune trace de cette émission sur le net. Pendant 4 ans, j’ai reçu des représentants de la société civils, des hommes politiques, des ministres, des artistes comme Cali ou Olivia Ruiz, Pierre Perret ou même Claire Balavoine, la soeur du chanteur pour une émission chargée en émotion.
Puis une certaine lassitude s’est installée. J’ai donc choisi de partir vers d’autres aventures. Car j’ai fini par considèrer que mon métier n’était pas de montrer ma tête à la télévision, mais de faire passer des informations : je suis journaliste. Apparaître devant une caméra est juste un savoir faire nécessaire. Dans certaines situation, il n’est pas possible de tourner des images pour un reportage.
La mode lancée par BFM TV veut que les journalistes se montrent de plus en plus pour des raisons de rapidité de mise à l’antenne. Les moyens de direct ont considérablement évolué avec le système Awiwest, qui permet de se brancher sur un boitier et d’être immédiatement dans le JT. Il faut donc être apte à se montrer pour expliquer.
Si aujourd’hui j’ai une peu vieilli (pas plus de 10 ou 15 ans supplémentaires), j’ai toujours du plaisir à retrouver de temps en temps le plateau, comme le 2 Février 2020 pour l’émission tant d’efforts sur France 3 Noa. C’est un peu de stress quand on a pas pratiqué depuis longtemps, mais surtout de la bonne adrénaline !
France 3 Noa nous donne aussi l’opportunité d’exercer notre métier sur des formats beaucoups plus longs, comme ce match de ligue mondiale de water polo diffusé le 11 février 2020. Un exercice beaucoup plus compliqué pour moi, même en préparant des fiches. Car je ne suis pas un spécialiste. Heureusement, Lou Counil était à mes côtés.
Franck Petit -Journaliste Télévision 