Ces derniers jours, certains gilets jaunes n’ont pas hésité à agresser des journalistes sur le terrain. Un fait nouveau qui doit nous amener à nous interroger, et peut être nous remettre en question.
En 2005, j’ai entendu le fondateur de BFMTV affirmer haut et fort : « L’information est une marchandise comme les autres ». Le modèle BFM est fait pour attirer, garder les télespectateurs et vendre de la publicité. BFMTV est en effet une télévision privée qui ne bénéficie pas de la redevance audiovisuelle.
Beaucoup de médias se sont inspiré de ce modèle, en multipliant notamment les directs. Il m’est arrivé de me rendre sur des reportages et d’avoir à assurer des duplex avant même de parler à mes interlocuteurs. Parfois, c’est possible, et parfois pas.
Le conflit des gilets jaune est spontané. Il me semble donc important de prendre le temps de parler avec les manifestants, de les écouter, et en fait de revenir aux fondamentaux de notre métier en croisant les sources.
Les manifestants ont le sentiment d’être trahis par la presse. Peut être est-ce parce qu’elle ne fait que relayer une parole officielle, par manque de temps.
Tout au long de cette semaine, j’ai entendu des ministres affirmer que les gilets jaunes étaient de moins en moins nombreux et que le mouvement se radicalisait. En Limousin, j’ai constaté que leur nombre ne baissait pas et que l’ambiance était plutôt bon enfant.
Alors non. L’information n’est pas une marchandise comme une autre. Il faudrait juste que les rédactions accordent plus de temps aux journalistes pour travailler sérieusement.
