Le 6 juin 2017, quelques jours seulement avant la visite du président Emmanuel Macron, nous avons tourné un reportage sur la renaissance d’Oradour-Sur-Glane après le massacre. Ce fut l’occasion d’arpenter une nouvelle fois les rues du village martyr en compagnie de Robert Hébras.
Ce jour là, le dernier survivant du massacre nous a fait vivre un moment rare. Après l’interview, il nous a fait pénétrer à l’intérieur même de la grange où il a frôlé la mort. Les nazis l’ont fusillé avec une soixantaine d’autres hommes, avant de mettre le feu.
Robert Hébras s’en est miraculeusement sorti et a refait pour nous, hors caméra, le parcours qui lui a permis de sortir de cet enfer. Rodolphe Augier (le caméraman) et moi-même avons eu le sentiment de vivre un moment privilégié. L’homme ne raconte pas, il témoigne avec des mots simples sans intellectualiser le moins du monde ce qu’il a vécu. C’est ce qui rend son discours puissant. On a l’impression d’y être, on frissonne et si on se laisse aller, les larmes viennent aux yeux.
Depuis des années, Robert Hébras fait visiter le village et témoigne de ce qu’il a vécu. En 2014, nous l’avions suivi avec Nassuf Djailani et un groupe de lycéens. Ces jeunes s’en souviendront longtemps. La vidéo a été visionnée plus de 50 000 fois.
